jeudi 18 août 2011

Amours de légende: Marilyn Monroe et John F. Kennedy





MARILYN MONROE ET JOHN F. KENNEDY



Aux Etats-Unis, dans les années cinquante, la rencontre d'un golden boy richissime et charmeur et d'une jeune Vénus avait toutes les chances de ne jamais passer à la postérité.
Mais le fils de milliardaires est devenu président des Etats-Unis et la starlette une star.Ces rencontres frivoles, dictées par le plaisir de la chair et de la vanité, s'inscrivent dans les coulisses de la grande politique. Le désir devient otage du pouvoir : l'innocence des caresses, les senteurs des parfums échangés laissent des empreintes dans les mémoires de certains témoins, qui se révèlent encombrants.Ces traces sont vite l'enjeu d'une sourde lutte entre pouvoir légal et pouvoirs occultes (la Mafia, les services secrets, etc.).




MARILYN MONROE


Lorsque leurs chemins se croisent pour la première fois, au milieu des années 50, Marilyn et Jack –?le surnom de John?– traînent déjà une lourde réputation derrière eux. Ils sont tous deux mariés. Lui, avec Jacqueline Bouvier, fille de bonne famille qu’il a épousée sous la pression de son père Joe, patriarche des Kennedy. Tel James Bond, dont il admire le pouvoir de séduction, il multiplie les conquêtes. Il se renseigne sur Marilyn, épouse de la star de baseball Joe DiMaggio, et découvre qu’à Hollywood, l’actrice passe de lit en lit. On murmure même qu’au début de sa carrière, elle faisait le tour des studios avec une lettre de recommandation d’un producteur. Ce dernier y aurait écrit: «Cette fille fait des pipes formidables.» John adore ces ragots. Et encore plus les filles faciles.

 
JFK


C’est Peter Lawford qui leur permettra de devenir amants, peu après cette première rencontre. Beau-frère de Jack Kennedy, cet acteur arrange le rendez-vous de John et Marilyn dans sa maison de Santa Monica, en Californie. Ils s’y retrouveront souvent. Sur la plage, lui et Marilyn se promènent. Sans se cacher. Ils se revoient au fil des déplacements de JFK. Une fois à Los Angeles, une autre à New York, ou encore à Chicago. Quand son amant prend ses quartiers à la Maison-Blanche, en 1961, Marilyn se voit déjà en First Lady. Elle se berce d’illusions, l’esprit embrumé par les médicaments qu’elle avale pour calmer ses angoisses. Et fait des overdoses ratées à répétition pour attirer l’attention sur elle. Sur les plateaux, ses caprices la rendent ingérable. Derrière le masque de petite fille en manque d’amour qu’elle présente au public, Marilyn se révèle être un monstre d’égoïsme, à l’ego démesuré et à l’hygiène douteuse. «L’être le plus vide que j’ai jamais vu de ma vie», selon sa secrétaire Marjorie Stengel.



Internée à l’asile



Marilyn Monroe est gravement paranoïaque. Folle, comme sa mère et sa grand-mère. Son psy décide de la faire interner, en cellule capitonnée. Quand elle sort de l’hôpital psychiatrique, Marilyn reprend sa vie de fête. Elle envoie des poèmes d’amour à la Maison-Blanche, téléphone souvent à celui qu’elle surnomme «The Prez». Trop souvent, car Jack commence à trouver encombrante cette maîtresse borderline qui n’est à ses yeux qu’un trophée de plus. Mais quel trophée: le 19 mai 1962, Marilyn apparaît sur la scène du Madison Square Garden, à New York, ceintrée dans une robe en soie cousue sur elle et sussure «Happy Birthday, Mister President» devant 40 millions de téléspectateurs. Elle est très en retard. Peter Lawford vient d’annoncer l’arrivée du sex-symbol avec ces mots prémonitoires: «Ladies and gentlemen, the late Marilyn Monroe!» Or, en anglais, «late» signifie «en retard» mais aussi «feu, décédé».



Pour Jackie, c’est l’humiliation de trop. Elle pose un ultimatum à Jack: s’il continue à voir Marilyn, c’est le divorce. La campagne pour les prochaines présidentielles, prévues en 1964, approchent, et JFK sait que, sans épouse à ses côtés, il n’a aucune chance d’être réélu. Le pouvoir est plus important qu’une aventure : il demande à son beau-frère Peter de transmettre le message à Marilyn. Peter Lawford téléphone à l’actrice et lui annonce qu’elle doit sortir de la vie du «Prez». Sans pitié, il lui dit la vérité: «Tu n’as été qu’un coup pour Jack».


A 36?ans, Marilyn est répudiée par tous ceux dont elle était autrefois la favorite, mais refuse de se laisser écarter. Pour la calmer, Robert Kennedy, le frère cadet de Jack, accepte de la rencontrer. Ils passent la nuit ensemble. La passade n’ira pas plus loin, bien que Marilyn bombarde d’appels le Ministère de la Justice, o`u travaille Robert. Cerise sur le gâteau, la 20th Century Fox, lasse de l’inconstance de la star, la licencie. Au cinéma, Marilyn est finie. L’actrice se noie dans le champagne et les barbituriques. Elle menace de donner une conférence de presse pour révéler ses amours interdites avec les frères Kennedy. Pour l’écarter des médias, Lawford l’emmène au lac Tahoe. Mais l’excursion tourne mal. Marilyn fait une énième overdose. Sam Giancana, gros bonnet de la Mafia, qui est aussi invité, profite de son état pour la violer et la passe ensuite à l’un de ses hommes. C’est sa manière à lui de se venger de Robert Kennedy, son ennemi juré.



Marilyn n’est pas finie



Si les amourettes du président sont un secret de Polichinelle – l’homme n’est vraiment pas discret –?la presse continue à entretenir le mythe Kennedy. Quel journaliste oserait dire publiquement que l’homme beau, jeune, charismatique qui dirige le pays –?cette Amérique encore très prude?– n’est qu’un coureur de jupons invétéré, rongé par les maladies vénériennes et incapable d’aimer? Le 3 août 1962, la chroniqueuse Dorothy Kilgallen brise pourtant la loi du silence: «Marilyn Monroe fait très fort, dans le secteur du sex appeal. Elle semble avoir des attraits pour un homme bien plus célèbre que Joe DiMaggio. Non, Marilyn n’est pas finie.» Le lendemain, l’actrice est retrouvée morte dans son lit. Nue, seule, le téléphone à côté d’elle, ses pilules à proximité.


Marilyn s’est-elle suicidée? A-t-elle été assassinée parce qu’elle était une bombe à retardement? Ou, accro aux médicaments, a-t-elle avalé la pilule de trop? Un demi-siècle plus tard, le mystère reste entier. Dans les heures qui ont suivi la mort de la star, tous ceux qui l’avaient côtoyée d’un peu trop près –?FBI, Robert Kennedy, policiers locaux, Secret Service, Mafia, Peter Lawford?– se sont succédé dans sa maison. On a enlevé les micros planqués, les magnétos, détruit les papiers gênants. Toutes les preuves ont été lessivées dans cette grande opération de nettoyage, faisant ainsi entrer dans la légende la mort du plus grand sex-symbol du siècle.


On aurait envie de croire que John F. Kennedy, en amant épleuré, a regretté Marilyn. Mais la vérité, c’est qu’au décès de l’actrice, il l’avait déjà oubliée et remplacée par un harem de stagiaires, actrices et femmes de la haute société. Peter Lawford n’avait pas menti, elle ne fut qu’un coup pour «The Prez». En fait, seul Joe DiMaggio, le mari cocu, la pleurera jusqu’à la fin de sa vie. Sur son lit de mort, en 1999, le joueur de baseball dira d’ailleurs: «Maintenant, je vais voir Marilyn».

Les grandes passions n’en finissent jamais d’alimenter la légende. Femina rallume la flamme dans ses numéros estivaux. Pleins feux sur les amours interdites d’une étoile et d’un lion, Marilyn Monroe et John F. Kennedy.


Elle rêvait d’être la plus grande star au monde. Il voulait, disait-il, «baiser toutes les femmes de Hollywood». Leurs destins ne pouvaient que se télescoper. Mais Marilyn Monroe et John F. Kennedy, icônes de l’Amérique du milieu du 20e siècle, étaient-ils faits pour s’aimer? Pas si sûr. De leurs amours interdites, à la fois très secrètes et totalement publiques, l’Histoire n’a retenu que le souvenir d’une bluette entre deux héros aussi beaux, jeunes et célèbres l’un que l’autre. Mais la réalité derrière la légende n’a rien de romantique. C’est une histoire de sexe, de politique, de violence, d’ambition et de folie. Sordide, souvent.

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