LA FORMULE DE COMMUNICATION
Bien. Merci.
Quest-ce que la communication ?
La conversation est le processus qui consiste à faire alterner communication émise et communication reçue. Et nous trouvons ici même la chose curieuse qui provoque l'aberration et la prise au piège. Il y a ici une règle fondamentale :
CELUI QUI VEUT EMETTRE UN FLUX DOIT RECEVOIR UN FLUX ;
CELUI QUI VEUT RECEVOIR UN FLUX DOIT EMETTRE UN FLUX.
Les difficultés commencent quand l'équilibre est rompu dans l'une ou l'autre direction.
La personne qui ne fait qu'émettre des communications ne communique pas du tout au vrai sens du mot. Car afin de véritablement communiquer, il faudrait recevoir aussi bien qu'émettre. La personne qui ne fait que recevoir des communications est également en désiquilibre. Car si elle reçoit, il lui faut ensuite émettre. Toutes les objections que l'on peut avoir à l'encontre des relations sociales et humaines ont pour source essentielle la violation de cette règle de communication. Celui qui parle, à moin de se trouver en état de compulsion ou d'obsession, sera perturbé s'il ne reçoit pas de réponses. De même, celui à qui l'on parle sera perturbé si on ne lui donne pas l'occasion de répondre.
Violation de la formule de communication
La formule de communication a un rapport certain avec l'attention et avec l'intention ; et lorsque vous parlez à beaucoup de gens, vous ne parlez à personne. Dans ce sens, le groupe est une violation de la formule de communication. Pour vous parler en tant que groupe, je dois vous parler à vous, à chaque personne ici présente.
Les lignes de communication sont individuelles. Elles marchent le mieux lorsqu'elles sont individualisées ; vous sentez ça très nettement. Je vous ai parlé, vous avez parlé à d'autres. Et c'est la façon dont les lignes de communication fonctionnent.
Le monde de la presse
Maintenant, le monde de la presse croit qu'il véhicule des communications, et laissez-moi vous assurer que ce n'est pas le cas. Ils ne parle jamais à un individu ; ils parlent toujours au << Peuple ! >> Le communisme n'est pas de la communication. Il ne communique qu'individuellement, et ce par accident, car le communisme essaie de communiquer entièrement au niveau du groupe - entièrement par l'intermédiaire de groupes. Et à chaque fois que nous parlons d'une façon générale au << Peuple entier >> ( comme ils le font dans les journaux), nous finissons par ne
rien dire à
personne, et nous pourrions tout aussi bien crié dans un puits.
Les journaux s'en rendant compte baissent de ton. Si vous lisez ce qui paraît dans un journal contemporain, vous n'y trouverez pas un individu haut de ton (serein) en train de s'exprimer. Qu'est-ce qui se passe ? Des meurtres, des massacres, tout sur le gouvernement. Dieu sait ce qu'est un gouvernement, si ce n'est un certain nombre d'individus qui ont été mis en charge de certaines activités. Voilà ce qu'est le gouvernement, mais cette chose appelée << le gouvernement >> n'existe pas. Cette chose appelée le << Peuple >> n'existe pas. Et lorsque vous avez le << gouvernement >> et le << Peuple >> et des meurtres et des viols et des massacres, etc., est-ce là une ligne de communication ? Non, ce n'en est pas une !
Ouvrez simplement n'importe quel quotidien et lisez ce qu'ils ont à dire. C'est une ligne de communication tellement médiocre que presque tout ce qui y paraît - contrairement à l'idée générale - est tôt ou tard dénigré. Et vous remarquez qu'à chaque fois qu'ils commencent à parler d'un héros, ils finissent un jour ou l'autre par lui couper la gorge. Les gros titres d'aujourd'hui sont les avis d'obsèques de demain. Vous pensez que j'enfourche mon dada favori, mais non. Ce n'est pas le cas.
A chaque fois que vous obtenez que quelque chose soit fait, c'est en tant qu'accomplissement individuel. Ce sont les gens qui font les choses.
LRH