dimanche 11 décembre 2011

LA FIN DE LA CRISE ?



Obama peut-il sauver les États-Unis?





Le 20 janvier 2009, Barack Hussein Obama devenait le premier président afro-américain de l’histoire des États-Unis, amenant avec lui de grandes attentes. N’avait-il pas mené sa campagne sous le thème de l’espoir et du changement, avec des slogans comme Change you can believe in! (un changement auquel vous pouvez croire)? En fait, il y a eu un réel engouement pour Obama créé par les médias, une «obamania», amenant même plusieurs personnes à décrire Obama comme étant le «Messie» ou «sauveur» de l’Amérique. Obama peut-il réellement sauver les États-Unis?
Ne vous y trompez pas, il n’y aura pas de changement sous l’administration du président Obama. (À moins qu’un miracle ait lieu, sembable à la conversion de saint Paul ou au réveil de la population sur la question monétaire. Obama ne contrôle absolument rien, il est simplement l’homme désigné pour ce poste par l’élite financière, pour présider à notre esclavage. Son administration cotinuera d’appliquer le plan des banquiers internationaux pour détruire l’économie, progresser vers une seule monnaie mondiale, et permettre aux banquiers de continuer leur centralisation du pouvoir, sans précédent dans l’histoire de l’humanité.
Les cinq derniers présidents américains (de gauche à droite): George H. Bush,
Barack Obama, George W. Bush, Bill Clinton, Jimmy Carter, tous controlés par le CFR (Council on Foreign Relations, ou Conseil des Relations Étrangères).
En pratique, il n’y avait aucun choix réel pour les citoyens américains aux dernières élections présidentielles, les deux principaux candidats à la présidence ayant pratiquement le même programme électoral (sauf en ce qui concerne l’avortement, alors que le candidat républicain John McCain se déclarait pro-vie). Comme quelqu’un a justement remarqué: «Obama est Coca-Cola et McCain est Pepsi – à la fin de la journée vous buvez encore la même boisson.» Les candidats présidentiels ne sont pas élus, ils sont sélectionnées d’avance, par de puissants intérêts financiers. Les candidats présidentiels démocrate et républicain sont les deux mains d’un seul corps, dont la tête dirigée par l’élite financière mondiale.
Au sujet de l’avortement, Obama est le président le plus «anti-vie» de l’histoire des États-Unis. Un de ses premières décisions en tant que président a été de renverser par un ordre exécutif les politiques fédérales pro-vie, comme l’interdiction jusqu’alors pour les États-Unis de financer les services d’avortement dans les pays étrangers. À plus long terme, Obama a promis d’appuyer le projet de loi sur la liberté de choix (Freedom of Choice Act), qui enlèverait toute limite ou restriction à l’avortement aux États-Unis, peut importe les conditions, même les plus extrêmes. Ce qui est malheureux, c’est qu’une majorité de catholiques américains aient voté pour Obama en dépit  de son appui déclaré pour l’avortement sans aucune restriction.
Le 23 janvier 2009, Mgr Charles Chaput, archevêque de Denver, prononçait une conférence à l’église Saint-Basile de Toronto sur la façon dont les catholiques devaient vivre leur foi sur la place publique. Il déclarait, entre autres: «Les Américains ont élu un homme doué pour corriger l’économie. C’est le mandat qu’il a reçu. Les Américains ne lui ont pas donné le mandat de redéfinir la culture américaine sur la question du mariage, la famille, la sexualité, la bioéthique, la religion sur la place publique, et l’avortement. Cette redéfinition pourrait facilement avoir lieu — et aura clairement lieu — seulement si les catholiques et les autres croyants le permettent.»
Dans un article intitulé Behind the Obama Agenda (Ce qui se cache derrière le programme d’Obama), John F. McManus a écrit dans le numéro du 8 décembre 2008 du magazine The New American: «L’équipe que Barack Obama a commencé à assembler suggère que, en terme de substance, la nouvelle administration (celle d’Obama) n’est pas vraiment différente de l’administration sortante (celle de Bush)...
«Même si Barack Obama a évité d’utiliser cette expression, ses plans pour les États-Unis correspondent exactement à ce qui est connu depuis longtemps sous le nom de new world order (nouvel ordre mondial), une expression employée depuis des décennies par Richard Nixon, Nelson Rockefeller, Fidel Castro, Mikhail Gorbatchev, George Bush (père et fils), et plusieurs autres. Aucun des avocats d’un tel «ordre mondial» n’a jamais pleinement expliqué sa signification, ou fait ressortir son origine. Cependant, quelques individus sont venus bien prêts de le faire. Celui qui s’est probablement exprimé le plus clairement sur le sujet est Zbigniew Brzezinski, sans contredit le conseiller le plus important du président Obama.
Zbigniew Brzezinski (photo de droite), conseiller du président Jimmy Carter, directeur fondateur (avec David Rockefeller) de la Commission Trilatérale, et partisan d’un gouvernement mondial, est le principal conseiller d’Obama.
David Rockefeller a fait cette célèbre déclaration à une assemblée du groupe Bilderberg en 1991: «La souveraineté supra-nationale d’une élite intellectuelle et des banquiers mondiaux est sûrement préférable à l’auto-détermination nationale pratiquée pendant les siècles passés.» Pas besoin d’inventer des conspirations lorsque les auteurs d’un tel crime sont si évidents.
Selon Webster Tarpley, dans son livre Obama, The Postmodern Coup, The Making of a Manchurian Candidate (Obama, le coup d’état post-moderne, la fabrication d’un candidat mandchou), Obama a été recruté il y a 25 ans par Zbigniew Brzezinski, alors qu’il était étudiant à l’université Columbia, pour être formé à devenir le future président qui devait succéder à George W. Bush en 2008. En 1970, Brzezinsky avait recruté Jimmy Carter, alors gouverneur de l’État de la Georgie et à peu près inconnu des Américains, pour devenir président en 1976, et faire progresser les plans des mondialistes; Obama est la plus récente recrue de Brzezinski pour compléter ce plan d’un gouvernement mondial.
Danger d’une troisième guerre mondiale
Obama ne réduira pas le nombre des soldats américains envoyés se battre outremer: il enverra davantage de soldats en Afghanistan, au Pakistan, et même dans d’autres pays. Selon Tarpley, l’objectif de Brzezinsky est d’en arriver à ce que la Chine et la Russie se détruisent mutuellement dans une guerre: «Brzezinsky regarde les néo-conservateurs (de l’administration Bush) et leur dit: ‘Vous vous y prenez de la mauvaise manière. On vous avait pourtant donné l’idée du choc des civilisations. Ce que vous auriez dû faire, c’est de faire en sorte que ces pays s’attaquent l’un l’autre. L’essence de l’impérialisme est que les États-Unis n’attaquent pas l’Iraq directement: vous faites plutôt en sorte que l’Iran attaque l’Iraq. De la même manière, vous n’attaquez pas le Venezuela directement, vous faites plutôt en sorte que ce soit la Colombie qui attaque le Venezuela. Vous n’attaquez pas la Somalie, vous faites en sorte que l’Éthiopie attaque la Somalie. Et finalement, vous n’attaquez pas la Russie directement, vous faites en sorte que la Chine attaque la Russie, ou quelque chose du même genre.’
«Mais voici maintenant le coeur de la stratégie de Brzezinsky. Il regarde la Chine, et dit:  ‘La Chine peut être manipulée au moyen de sa dépendance de l’Afrique (surtout le Soudan) en ce qui concerne ses matières premières et son pétrole. Nous savons que le Soudan fournit actuellement de 7 à 8% des besoins pétroliers de la Chine.Ce qu’il faut faire, c’est d’abord expulser les Chinois hors de l’Afrique, et ensuite bombarder et détruire le Pakistan, car le Pakistan est un allié traditionnel et partenaire économique important de la Chine.’
«Maintenant, la phase finale de la partie est la suivante: une fois la Chine privée de tous ses alliés, ainsi que de ses sources de matières premières et de pétrole, la Chine devient isolée. Alors, les États-Unis pourront alors dire à la Chine: ‘Si vous voulez du pétrole, allez le chercher dans l’est de la Sibérie.’ En d’autres mots, il s’agit de forcer les Chinois à s’approvisionner en pétrole et autres matières premières sur le territoire russe.
«Les puits de pétrole de l’est de la Sibérie existent, en grande quantité. Ces territoires sont peu peuplés, mais contiennent beaucoup de pétrole et de minerais. C’est la stratégie de Brzezinski.
«Maintenant, j’aimerais faire remarquer que ce plan (de Brzezinski) est de la pure folie. Cela rappelle ce que les Britanniques avaient projeté de faire avec Hitler dans les années 1930: ‘Faisons  en sorte que Hitler soit en guerre contre Staline, que l’Allemagne attaque la Russie, et que les deux pays s’auto-détruisent mutuellement.’ C’est ce qu’on appelle l’impérialisme traditionnel. Le problème est que cela ne fonctionnera pas, et se retournera  même contre les Américains, car Moscou et Pékin savent exactement quelles sont les intentions de Brzezinski.»
Sur le plan économique, Obama s’est entouré des mêmes membres du CFR qui travaillent sous les précédents présidents américains, pour mener les États-Unis à la faillite complète du gouvernement, et ils n’ont rien à offrir pour aider les familles ou les consommateurs; leur seule solution est de voter des plans de sauvetage de centaines de milliards de dollars, où les pauvres (les contribuables américains) viennent en aide aux super-riches, et ainsi endetter le pays davantage. Comme l’écrivait l’économiste canadien Michel Chossudovsky: «Nous avons affaire à un cercle vicieux absurde: pour financer le plan de sauvetage, Washington doit emprunter des banques... pour venir en aide aux banques. L’administration américaine finance son propre endettement.»
Obama devant la statue
d'Abraham Lincoln
Obama a déclaré qu’une de ses idoles était le président américain Abraham Lincoln qui, dans les années 1860, mis fin à l’esclavage des Noirs aux États-Unis. Lincoln est aussi le président qui émis les Greenbacks, de l’argent créé par le gouvernement sans dette, au lieu de l’emprunter à intérêt des banques privées. C’est un exemple que nous incitons fortement le président Obama à suivre. Et alors, Obama pourrait aussi appliquer les autres principes du Crédit Social, comme l’escompte sur les prix et le dividende mensuel distribué à chaque citoyen du pays. C’est vraiment la seule façon de sauver les États-Unis.
Barack Obama est un homme doué de grands talents et d’une grande intelligence. (Son nom «Barack», en arabe et swahili, signifie «béni».) Il peut soit devenir un grand président, ou bien un valet des compagnies et puissances financières qui contrôlent les deux principaux partis politiques américains. Obama sera-t-il le serviteur de Wall Street ou de Main Street (la rue principale, la rue des gens ordinaires), le serviteur des banquiers ou le serviteur du peuple? Obama a beaucoup à offrir. Mais il a besoin de nos prières... car lorsqu’on pense à ceux qui l’entourent et le conseillent. ça prendrait réellement un miracle pour qu’Obama conteste le système et prenne la défense des gens ordinaires.
Prions pour le nouveau président
Michael Brown, du site spiritdaily.com, écrit: Dans la charité chrétienne, le Pape Benoît XVI a félicité Barack Obama, tout comme l’ont fait les évêques américains. La bienveillance a toujours sa place, et aussi — avant tout — la prière. Nous remarquons la façon dont Rome a brillamment émis un communiqué demandant aux catholiques de «prier pour que Dieu puisse éclairer» le nouveau président. C’est une prière qui pourrait être faite pour n’importe quel chef d’État, mais c’est aussi une prière qui peut être (fortement) interprétée comme étant une prière pour qu’Obama diminue son appui à l’avortement.
Dans son discours d’investiture, Obama a mentionné plusieurs points intéressants. Et qui sait si ce n’étaient pas seulement de belles paroles pour tromper les gens, mais des paroles sincères qui démontrent un vrai désir d’Obama de changer les choses:
«Notre économie est gravement affaiblie, conséquence de la cupidité et de l’irresponsabilité de certains... En ce jour nous proclamons la fin des doléances mesquines et des fausses promesses, des récriminations et des dogmes arriérés qui ont pendant trop longtemps étouffé notre vie politique... Nos travailleurs ne sont pas moins productifs qu’au début de la crise. Nos esprits ne sont pas moins inventifs, nos biens et services pas moins demandés que la semaine dernière, le mois dernier ou l’an dernier. Nos capacités demeurent intactes... Une nation ne peut prospérer longtemps si elle ne favorise que les plus nantis. Le succès de notre économie n’est pas uniquement fonction de la taille de notre produit intérieur brut. Il dépend aussi de l’étendue de notre prospérité, de notre capacité à donner une chance à ceux qui le veulent — non par charité mais parce que c’est la meilleure voie vers le bien commun.»
Nous savons qui sont les gens cupides et irresponsables: ce sont les banquiers internationaux. Le dogme qui déclare que seul l’argent-dette emprunté à intérêt des banquiers privés est valide, et non pas l’argent émis sans intérêt par la société, est un dogme éculé qui ne doit plus étouffer notre société. La capacité de production du pays n’a pas diminué, c’est seulement le système artificiel d’argent qui est défectueux et a besoin d’être corrigé. Notre nation sera réellement riche si chaque citoyen peut bénéficier des fruits du progrès et des ressources naturelles, par un dividende (puisque nous sommes tous actionnaires des ressources et inventions de notre pays).
Peut-on changer le système? Sans la prière et la pression des citoyens sur leurs représentants élus, cela est impossible. Mais avec la grâce de Dieu, et l’éducation du peuple sur la question monétaire, oui nous le pouvons, yes we can!
 
«Nous pouvons être certains qu’entre 400 à 500 membres de haut niveau de l’administration Obama seront membres du CFR. Comment pouvons-nous affirmer cela? Parce que c’est environ ce nombre que des membres du CFR occupent dans l’administration Bush actuelle. Et le même nombre occupait l’administration Clinton. Et il en est ainsi depuis Franklin D. Roosevelt.»
Alain Pilote


mardi 15 novembre 2011

TIGRE






UN MONDE QUI A BESOIN DE CHANGEMENT


Le siècle passé a sans aucun doute été le plus mouvementé de toute notre histoire : les deux guerres mondiales ont fait à elles seules cinquantes millions de morts. L'Asie et l'Afrique ont elle aussi subi des massacres de millions de personnes, motivés par des questions politiques ou raciales. De violentes révolutions ont soumis plus d'un tier de la population mondiale à des gouvernements totalitaires et, encore aujourd'hui, de nombreux pays en voie de développement connaissent de constantes violations des droits de l'homme. Il n'est pas besoin d'être un génie pour voir que l'homme a changé ; que quelque chose l'a changé en un être violent, dangereux et dépourvu de sentiment envers son prochain.

Les leçon de l'histoire pourraient mettre cette affirmation en question, car l'homme à souvent eu recours à la guerre et à la révolution pour résoudre ses problèmes. Mais les conséquences de la guerre n'ont jamais été aussi destructrices. Et jamais les autres activités de l'homme n'ont été potentiellement aussi désastreuses.

Quelque chose a changé chez l'homme.



Voltaire (1694 – 1778)



Oui, Platon, tu dis vrai : notre âme est immortelle ; c’est un Dieu qui lui parle, un Dieu qui vit en elle. Eh ! D’où viendrait sans lui ce grand pressentiment, ce dégoût des faux biens, cette horreur du néant ? Du monde et de mes sens, je vois briser les chaînes et m’ouvrir loin du corps, dans la fange arrêté, les portes de la vie et de l’éternité. Je te verrai sans ombre O vérité céleste ! Cette vie est un songe et la mort un réveil”.




ELECTROCHOC

En Suisse  

Signez la pétition pour demander l’abolition de l’électrochoc (sismothérapie)

http://ccdh.ch/signez-petition-demander-abolition-electrochoc-sismotherapie/

présentée aux Chambres Fédérales et au Conseil Fédéral

Ugo Cerletti

En 1938, le psychiatre italien Ugo Cerletti, inspiré par une méthode pratiquée dans les abattoirs pour étourdir les porcs avant de les saigner, introduisit le traitement par électrochocs en psychiatrie.
Actuellement, il est pratiqué sous anesthésie générale, ce qui en atténue les manifestations spectaculaires (angoisses, tétanisations et secousses du corps), mais malheureusement pas les effets secondaires.
L’électrochoc, appelé aussi électroconvulsivothérapie (ECT) ou sismothérapie, consiste en l’application de deux électrodes sur la tête pour faire passer des décharges électriques à travers le cerveau, avec pour but de provoquer volontairement une crise convulsive sévère (crise d’épilepsie).
Le processus endommage toujours le cerveau, résultant chaque fois en un coma temporaire.
Après un, deux ou trois ECTs, le traumatisme cause les symptômes typiques d’un traumatisme crânien ou d’une blessure sévère à la tête, incluant migraine, nausée, perte de mémoire, désorientation, confusion, jugement diminué, perte de personnalité et instabilité émotionnelle.
L’ECT altère la mémoire de manière permanente et provoque d’autres signes de dysfonctionnement mental à long terme, tels que des difficultés de concentration et une baisse des capacités cognitives (apprentissage et pensée).
L’ECT est en général utilisé lorsque les traitements par psychotropes ont échoué. Aucune étude n’a démontré d’efficacité à long terme de l’ECT.
En raison de ses graves effets secondaires, de son manque de validité scientifique et parce qu’à ce jour, on n’a toujours pas pu expliquer son effet réel sur le cerveau, les soussignés demandent que l’électrochoc (sismothérapie) soit aboli en Suisse et qu’une loi soit votée dans ce sens.

La << bible >> mondiale du diagnostic psychiatrique est remise en cause




La révolte gronde contre la «bible» mondiale du diagnostic, accusée de fabriquer de la maladie sous l’influence des pharmas. La contestation est issue du «cœur du système» et constitue un symptôme de malaise majeur. La 5e édition du DSM vit une gestation agitée > Santé - La révolte gronde contre la «bible» mondiale du diagnostic psychiatrique, accusée de fabriquer de la maladie sous l’influence des pharmas > La contestation est issue du «cœur du système». La 5e édition du DSM vit une gestation agitée


letemps.ch


Vendredi, 11 novembre 2011


Santé Le DSM incarne l’approche biologique de la souffrance psychique. Son étoile pâlit


Y a-t-il une frontière nette entre la santé et la maladie mentale? La souffrance psychique est-elle d’origine biologique? Peut-on la soigner en inventant le médicament adéquat? A toutes ces questions, la tendance, depuis quatre décennies, est de répondre: oui. Et le DSM, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, incarne cette promesse d’un monde où chaque vague à l’âme trouverait sa pilule miracle.


Actuellement en gestation, la cinquième mouture de cet ouvrage américain de référence fait l’objet d’une contestation sans précédent. L’attaque la plus sérieuse prend la forme d’une lettre ouverte assortie d’une pétition. Elle émane de membres de l’Association américaine de psychologie, autrement dit du «cœur même du système», selon le mot du psychologue genevois Martial Van der Linden, qui relaie la contestation en terre francophone. Il considère la révolte actuelle comme «un événement majeur».
Un des grands reproches faits au DSM est d’ignorer le fait que la souffrance psychique dépend aussi de l’état de la société. Ses détracteurs, nombreux mais divisés en Europe, espèrent que la crise actuelle annonce une nouvelle approche du trouble mental: moins chimique, plus humaine.



Feu contre le «nouvel ordre mental»


Santé La révolte gronde contre la «bible» mondiale du diagnostic psychiatrique, accusée de fabriquer de la maladie sous l’influence des pharmas


Parlez-vous DSM? Bien sûr que si, tout comme Monsieur Jourdain faisait de la prose. Lorsque vous dites que le gosse des voisins est hyperactif ou que votre collègue de bureau frise l’anorexie, vous parlez DSM. Et le vocabulaire à votre disposition ne cesse de s’enrichir. Demain, si vous êtes une femme, vous pourrez crânement vous plaindre d’un «syndrome prémenstruel dysphorique» plutôt que, bêtement, vous sentir toute chose à l’arrivée de vos ragnagna (lire ci-dessous).

Depuis sa première édition en 1952, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, surnommé «la bible mondiale du diagnostic psychiatrique», a peu à peu imposé sa grille de lecture sur le vivant, façonnant notre perception de ce qui est normal ou pathologique, fou ou sain d’esprit: «La maladie mentale est devenue ce qu’en dit le DSM», résume le psychiatre français Maurice Corcos dans un livre à charge contre ce manuel à «l’universalisme hégémonique», édité sous l’égide de l’Association américaine de psychiatrie*. Il existe bien un autre ouvrage de référence, le CIM-10, émanant de l’OMS. Mais sous influence lui aussi.

Aujourd’hui, alors que la cinquième mouture du DSM est en gestation (
LT 19.02.10), la machine classificatoire traverse une crise aiguë. Le responsable de l’édition précédente, Allen Frances, qualifie le projet de «désastre absolu», susceptible d’amener la psychiatrie «au bord du gouffre». Tandis qu’une «lettre ouverte au DSM-5», suivie d’une pétition, circule sur la Toile et a déjà recueilli près de 5000 signatures (lire ci-dessous).

C’est «un événement majeur», explique le psychologue genevois Martial Van der Linden, qui relaie la pétition en terre francophone: «Tant que les contestataires étaient des psychanalystes lacaniens, la portée de la remise en cause était limitée. Mais, cette fois, la révolte est issue du cœur même du système.» La pétition émane en effet d’une large palette de membres de l’Association américaine de psychologie, elle-même représentée dans le cénacle d’experts présidant au DSM-5. Le texte étaie, en substance, l’inquiétude exprimée par les opposants historiques au manuel: sous influence de l’industrie pharmaceutique, le DSM est devenu une machine à fabriquer de la maladie. Actuellement gros de 900 pages et de 365 pathologies, il prévoit de gonfler encore, avec des effets pervers considérables sur la population. La logique du monstre classificatoire s’est emballée, il faut arrêter ça.

Le DSM est né comme une simple nomenclature destinée à faciliter la communication entre chercheurs. Mais, peu à peu, il a pris la place d’un manuel psychiatrique à part entière. Résultat: une jeune génération de psychiatres qui, au lieu de considérer la personne en souffrance dans son entier et dans la logique de ses maux, la réduisent à un «cas», lui-même réduit à une liste de symptômes. «Je suis effaré de voir, chez mes jeunes confrères, le peu de place que prend la rencontre avec le patient, dit Maurice Corcos. Comme si le plus important pour eux était de tenir la folie à distance. Pour faire barrage aux angoisses du médecin, le DSM est effectivement l’instrument idéal!»

Le manuel américain, explique quant à lui Martial Van der Linden, incarne le triomphe de «l’approche biomédicale» de la souffrance psychique: «Elle postule qu’il existe une frontière nette entre le normal et le pathologique. Que le psychisme humain relève de la médecine et repose sur des données biologiques.» Et qu’en conséquence il suffit, pour le soigner, de trouver le bon médicament. Le DSM véhicule la promesse d’un monde où chaque mal de l’âme trouverait sa pilule miracle.

Or on se rend compte au­jour­d’hui que ce monde-là est un mirage. La pharma échoue à guérir les maladies mentales majeures, tandis que l’efficacité des tonnes de médicaments vendus chaque année contre la dépression ou l’Alzheimer est de plus en plus contestée. L’euphorie du tout chimique est en train de retomber et la crise du DSM doit probablement se lire comme un symptôme de ce basculement.

Bertrand Kiefer, rédacteur en chef de la Revue médicale suisse, salue la contestation anti-DSM: «Nous vivons une époque où le discours normatif, après avoir été porté par la morale ou la religion, l’est largement par la médecine. Or le DSM, dont la démarche est beaucoup moins scientifique qu’elle n’en a l’air, produit une norme qui est celle de la société américaine. Les pétitionnaires ont le mérite de rappeler ce qu’il feint d’oublier, que la souffrance psychique est inséparable de l’état de la société.»

Le plus étonnant, finalement, n’est-il pas qu’une contestation forte et organisée au «nouvel ordre mental» (Corcos) étasunien ne soit pas venue d’Europe? Les Britanniques, les Nordiques, les Italiens se rattrapent en signant la pétition américaine. Des signatures genevoises ont commencé à apparaître au bas du document.

Et les Français? Soupir de Maurice Corcos: «Des pétitions circulent ici aussi, il existe notamment un mouvement intitulé «STOP DSM». Mais la profession est tellement divisée et obnubilée par ses querelles de chapelle…»

L’auteur de L’Homme selon le DSM en est persuadé: le règne du manuel américain dans sa forme actuelle touche à sa fin. D’un autre côté, personne au monde n’a la puissance de frappe nécessaire pour imposer une nouvelle nomenclature. Alors? «Le DSM va se transformer de l’intérieur.»

Annoncée pour 2013, puis pour 2014, la date de sortie du DSM-5 reste incertaine. Mais personne ne s’attend à ce que la révolution soit pour cette fois.
Anna Lietti


Les reproches faits au DSM-5



Comment la machine classificatoire fabrique de la maladie


A l’aune du DSM IV, le manuel de référence actuel, 46% des Américains souffrent d’au moins une pathologie mentale. Avec le DSM-5, dont le projet est consultable en ligne (www.dsm-5.org), le seuil historique sera atteint: les Etat-Unis – et le monde – compteront une majorité de malades mentaux.
Les auteurs de la pétition «Open letter to the DSM-5»­ ­(
ipetitions.com/petition/dsm5/) détaillent les mécanismes de cette entreprise de «pathologisation des épisodes normaux de la vie», dont l’enjeu est l’extension du marché des médicaments. Ils s’inquiètent notamment de:
L’abaissement des seuils diag­nostiques pour de nombreux troubles. Exemple frappant: la catégorie «Episode dépressif majeur». Jusqu’au DSM III (1980), la souffrance d’une personne ayant subi un deuil n’était pas considérée comme pathologique. Avec le DSM IV (1994), elle le devient si les symptômes persistent au-delà de deux mois. Le DSM-5, lui, prévoit carrément d’éliminer le deuil comme critère d’exclusion.

 

La création de nouvelles catégories diagnostiques, scientifiquement peu étayées, et qui mettent les «populations vulnérables» au risque de leur «emploi abusif». Exemple: les troubles éventuellement précurseurs de l’Alzheimer (lire ci-contre) ou de la psychose, respectivement chez les personnes âgées et les adolescents. En 2009, Jane Costello, membre du groupe de travail «Enfants et adolescents» du DSM-5, démissionnait de son poste. Parmi ses motifs: «De plus en plus de changements semblent se décider pour des raisons qui ont peu à voir avec les découvertes scientifiques récentes.

Au rayon nouvelles catégories, une mention spéciale pour le très féminin «syndrome prémenstruel dysphorique». Il se caractérise notamment par «une grande variabilité de l’humeur» et «de fréquents accès de larmes». Le médicament ad hoc ne devrait pas tarder à arriver. Rose, sûrement.
Une modification de la définition du trouble mental. Le DSM-5 fait encore un pas en direction du «tout biologique» et ignore de plus belle le contexte social et culturel, regrettent les pétitionnaires. Ils rappellent qu’«aucun marqueur biologique ne peut être associé de façon solide à une catégorie DSM» et que la souffrance mentale est aussi causée par la pauvreté ou le chômage. Ils craignent également de voir «la déviance sociopolitique» étiquetée dans la catégorie «trouble mental».
A.L.


«Vieillir n’est pas une maladie!»


Les trous de mémoire, c’est normal, rappelle Martial Van der Linden

Le MCI, ou «trouble cognitif léger», est candidat à l’entrée dans le DSM-5. Mais la moitié des neurologues cliniciens aux Etats-Unis l’utilisent déjà.

De quoi s’agit-il? D’une nouvelle catégorie «pré-pré Alzheimer», qui s’intercale entre le vieillissement normal et la démence. Et pour laquelle, à n’en pas douter, l’industrie pharmaceutique s’empressera de proposer un médicament. «C’est l’exemple type de la pathologisation du vieillissement!» s’insurge le psychologue genevois Martial Van der Linden.
Mais n’est-il pas utile de dépister l’Alzheimer le plus précocement possible? C’est inutile et même pervers, explique celui qui, avec sa femme Anne-Claude Juillerat, a traduit en français le livre-bilan du gériatre américain Peter Whitehouse, Le mythe de la maladie d’Alzheimer*. Parce que, après des décennies de recherche, on a échoué à cerner ce mal comme une entité bien définie. Parce qu’il n’existe «aucun argument fiable pour lier l’Alzheimer à un marqueur biologique précis». Parce que, comme vient de l’admettre la Haute Autorité de santé en France, les médicaments censés la soigner ont un «intérêt thérapeutique faible». Mais «des effets secondaires graves», ajoute le psychologue, qui tient un blog très combatif sur ces questions (
mythe-alzheimer.over-blog.com).


Anxiété fabriquée

Parce que, conclut-il, le vieillissement doit plutôt être vu comme un «continuum», assorti de troubles plus ou moins graves selon les personnes, et cela sous l’influence d’une multitude de facteurs différents.


Ainsi du sexagénaire qui passe un test de mémoire: «Sa performance peut être légèrement diminuée parce qu’il a mal dormi, parce qu’il prend de la benzodiazépine ou qu’il est anxieux à l’idée d’être atteint d’Alzheimer. Si on lui diagnostique un MCI en lui expliquant qu’il s’agit d’une forme précoce de la maladie, il va s’enfoncer dans son angoisse, plus personne ne le regardera comme avant et sa vie sera fichue.»
Ce dont cet angoissé vieillissant aurait besoin, c’est d’«une vie riche en mouvement, en activités et en relations valorisantes», dit encore le psychologue genevois, cofondateur de l’association
Viva, qui promeut «un meilleur vieillissement cognitif et cérébral». «Le véritable enjeu est là, dans une prise en charge psychologique et sociale du vieillissement. Pas dans sa médicalisation.»
A. L.



jeudi 10 novembre 2011

FOTOLIA


Pierre-André Doriot



MENACE DE DICTATURE




La Dictature




En marge de sa vocation de distraction, le cinéma, par le travail d'auteurs engagés s'est aussi donné pour mission de dénoncer les totalitarismes.

Dans des fictions décrivant les dérives de régimes réels ou imaginaires, ou dans des biographies de personnages historiques, montrer la dictature ou les évènements qui y sont rattachés n'est pas un acte anodin, et découle souvent d'une volonté de témoignage politique.

L'oppression, la répression de la liberté d'expression et de pensée par l'emprisonnement et la torture sont montrés sous leurs aspects les plus cruels. Mais au-delà des violences physiques, c'est aussi et surtout les violences morales et psychologiques que les films dénoncent.

Sans oublier que le cinéma a servi pour la propagande de certaines dictatures, produisant des films portant aux nues les idées du pouvoir.

 

Obama et l’OTAN complotent-ils un coup d’Etat militaire en Grèce?



mercredi 9 novembre 2011

LA GRECE EST UNE SCENE DE CRIME





Ces fainéants de Grecs buveurs d’ouzo et cracheurs de noyaux d’olives ou comment Goldman Sachs a mis à sac la Grèce

par Greg Palast

Voici ce qu’on nous dit: L’économie de la Grèce s’est effonfrée parce qu’une bande de cracheurs de noyaux d’olives, de picoleurs d’Ouzo, de faignasses grecs refusent de faire une journée de travail, partent en retraite à l’adolescence, empochent des retraites de pachas et se sont gavés de services sociaux à outrance sur de l’argent emprunté. Maintenant qu’il faut payer la facture et que les Grecs doivent la payer avec plus d’impôts et plus de coupes franches dans leur grasse assistance-sociale d’état, ils font grève, se révoltent, hurlent dans les rues en cassant des vitres et brûlant des banques.

Je ne marche pas là-dedans. Je ne marche pas à cause du document que j’ai dans les mains et qui est estampillé: “Distribution Restreinte”.

Je vais aller droit au but de l’accusation: La Grèce est une scène de crime. Les citoyens grecs sont victimes d’une fraude, d’une escroquerie, une super arnaque; de plus, couvrez les yeux et les oreilles des enfants alors que je dis (écris) ceci, une banque appelée Goldman Sachs tient le flingue encore fumant dans la main.

En 2002, Goldman Sachs a secrètement acheté jusqu’à 2,3 milliards d’Euros de la dette du gouvernement grec, l’a converti dans sa totalité en Yen et en dollars US, puis l’a immédiatement revendu à la Grèce.

Goldman a perdu beaucoup d’argent sur cette vente.

Est-ce que Goldman Sachs est si stupide ?

Goldman est stupide… comme un renard. L’affaire était une arnaque avec Goldman Sachs pratiquant un taux de change  totalement bidon pour la transaction. Pourquoi ?

Goldman Sachs avait fait un accord avec le gouvernement grec d’alors. Leur jeu: masquer un gigantesque déficit budgétaire. La perte bidon de Goldman Sachs était le gain bidon du gouvernement.

Goldman se rembourserait de cette “perte” sur le gouvernement avec des taux usuriers.

Le point essentiel était le suivant: grâce à ce tour de passe-passe de folie, le gouvernement de droite grec adepte du marché libre fut capable de prétendre que ses déficits ne dépassèrent jamais les 3% du PIB.

Cool. Escroquerie, mais cool…

Mais la magouille n’est pas bon marché de nos jours: en plus des paiements d’intérêts faramineux, Goldman factura aux Grecs plus d’un quart de milliard de dollars en frais de services.

Quand le nouveau gouvernement socialiste de Georges Papandréou arriva aux affaires, ils ouvrirent les livres de comptes et la chauve-souris de Goldman Sachs s’envola à tire d’aile. Les investisseurs grimpèrent aux rideaux, demandant des taux d’intérêts monstrueux pour prêter à la Grèce plus d’argent juste pour écraser cette dette.

Les porteurs de bons du trésor grec paniquèrent et se précipitèrent pour acheter une assurance contre la nation qui se rapprochait de la banqueroute. Le prix de l’assurance contre l’explosion des bons du trésor appelé Credit Default Swap (ou CDS) perfora le plafond. Qui fit des profits gargantuesques à vendre ces assurances CDS? Goldman Sachs.

Que dire de ces sacs de détritus de CDS vendus par Goldman Sachs et les autres ? Ne savaient-ils pas que ce n’était que des étrons peints en doré ?

C’est la spécialité de Goldman Sachs. En 2007, en même temps que les banques vendaient ces packages suspects de CDS et de CDO (des packages de titres d’emprunts sub-prime), Goldman prit une position de “net-short” contre ces titres sur les marchés boursiers. Ce qui veut dire en clair, que Goldman Sachs pariait que leurs “produits” financiers finiraient dans la cuvette des chiottes et Goldman empocha un autre demi milliard de dollars sur leur escroquerie de “net-short”.

Mais, au lieu de boucler le PDG de Goldman Sachs Lloyd Blankfein et de le faire parader dans une cage à travers les rues d’Athènes, nous avons blâmé les victimes de ces fraudes, le peuple grec. L’avons réprimandé et mouillé jusqu’au cou pour le remboursement des coûts. La “répartition” des bons grecs (le terme utilisé pour le premium de risques payé sur la dette corrompue de la Grèce) s’est maintenant élevée à, tenez-vous bien: 14 000 US$ par famille et par an…


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lundi 7 novembre 2011

CALMY-REY ET CLINTON





Kadhafi: Le lynchage d’un homme n’a ému ni Micheline Calmy-Rey ni Hillary Clinton





Le lynchage révoltant de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi par ses propres compatriotes, à Syrte, sa ville natale, n’a pas fini de hanter le cœur et l’esprit de tous ceux qui refusent la barbarie à laquelle de prétendues « interventions humanitaires » conduisent.


Les images glaçantes, outrageantes, de la dépouille nue, maculée de sang, de Mouammar Kadhafi, et de celle de son fils Mouatassim, sont encore dans nos yeux. Exhibées, jetées en pâture par les nouveaux maîtres libyens, elles nous hanteront longtemps.


Pétrifié, chacun a pu voir, pratiquement en direct, les vidéos sinistres d’un homme ensanglanté, insulté, frappé, défiguré, humilié, regardant incrédule ses mains rougies de son propre sang, condamné à mort par des miliciens vociférant…


Il y a une limite à la quantité d’atrocités qu’une personne restée humaine peut supporter. Depuis Abou Ghraib cette limite a été largement dépassée.


Ces atrocités innommables nous les refusons. Elles présagent encore plus de sang et de larmes et de douleur pour les Libyens déjà cruellement meurtris par huit mois de bombardements et violences. Elles annoncent de plus grandes catastrophes…

Le spectacle bestial de la mise à mort de l’ancien dirigeant libyen, ne semble pas avoir révulsé le cœur de la présidente de la Confédération helvétique, Micheline Calmy-Rey. Au journaliste qui lui demandait obséquieusement ce qu’évoquait cette mort, elle a répondu froidement sans l’ombre d’un malaise :

« J’aurais préféré qu’il soit jugé parce qu’il a des comptes à rendre. Il a régné sur la Libye pendant 42 ans, sur une dictature sanglante. Ma foi, il est mort comme il a régné… » [1]

Ce commentaire est à la fois sidérant et révoltant.

Quel qu’aient pu être les crimes commis par Mouammar Kadhafi, sa dignité d’être humain, ne devait-elle pas être respectée ? Tout homme, fût-il coupable, n’a-t-il pas droit à être traité humainement ? N’est-ce pas là une exigence du droit humanitaire dont Mme Calmy-Rey se plaît à financer des projets [2] ?

Mouammar Kadhafi et son fils Mouatassim étaient vivants au moment de leur capture. Ils ont été humiliés, sauvagement torturés, exécutés. [3] De même que des dizaines de milliers de Libyens anonymes à eux attachés. Ils n’ont pas eu droit au traitement de prisonniers de guerre.

Face à une violation flagrante du droit international, et de toutes les règles fixant des limites à la barbarie, en sa fonction de présidente de la Confédération suisse, Mme Calmy-Rey se devait au moins de condamner le non respect du droit humanitaire.

Mais, foin du droit ! L’antipathie et la rancœur personnelle de Mme Calmy-Rey à l’égard de Kadhafi, ont lamentablement pris le dessus. Mme Hillary Clinton ne s’est pas montrée plus humaine que Mme Calmy-Rey. Elle a laissé éclater une joie obscène au moment où elle apprenait la mort de Kadhafi [4].

Le cynisme dont Clinton et Calmy-Rey ont fait montre peut être qualifié d’inhumain… la preuve que les femmes au pouvoir ne sont pas plus tendres que les hommes…

Sur le continent européen, un seul homme d’État s’est dressé pour dire son indignation, pour dire son dégoût, pour dire non à la barbarie : le premier ministre russe Vladimir Poutine.

Révolté par le traitement réservé à la dépouille du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et de son fils Mouatassim, et par ce que ces images « dégoûtantes » lui inspiraient, il en a appelé, lui, au respect du droit international et des Conventions de Genève.

« La quasi-totalité de la famille de Mouammar Kadhafi a été tuée. Son corps a été exposé sur toutes les chaînes de télévision du monde. Il était impossible de regarder ces images sans écœurement. Il est tout ensanglanté, blessé, encore vivant, puis achevé (…) et on exhibe tout ça sur les écrans », s’est-il indigné. [5]

Une leçon d’humanité à l’adresse de ces deux femmes de pouvoir si peu sensibles à la cruauté, et de tous ces dirigeants occidentaux arrogants et hypocrites qui n’ont que les « droits de l’homme » à la bouche, mais ignorent leur violation quand cela les arrange.

Post scriptum

Les peuples qui ont soif de justice et d’humanité rejettent cette violence institutionnalisée, ce parti pris pour le plus fort, cette absence de compassion à l’égard des vaincus.

Le mandat de l’OTAN en Libye était de protéger les civils, et non pas de les massacrer. [6] La résolution du Conseil de sécurité de l’ONU a été outrepassée. Dès le début de l’intervention, des charniers où l’on a trouvé les cadavres de partisans de Kadhafi, exécutés les mains liées derrière le dos, ont attesté des massacres commis par les combattants anti-Kadhafi qu’appuyait l’OTAN.

Cela n’a pas dissuadé Mme Calmy-Rey de se rendre le 1er septembre 2011 à la Conférence des « Amis de la Libye » à Paris. Convoquée à l’initiative de Sarkozy cette conférence -contrairement aux raisons avancées- était une manœuvre qui devait, d’une part, au travers du grand nombre de pays représentés, apporter une reconnaissance tacite du bien-fondé de l’intervention de l’OTAN en Libye. Et contribuer d’autre part, à asseoir la légitimité d’un Conseil national de transition (CNT) et de ses combattants barbares de plus en plus contestés et sousmis à critique.

La Suisse ne faisant pas partie de l’Alliance atlantique, Mme Calmy-Rey n’avait pas à associer le peuple suisse à une mascarade qui de toute évidence, ne servait qu’à apporter une caution à la destruction de la Libye et au massacre de dizaines de milliers de civils par les « frappes » de la coalition et les attaques des combattants du CNT.

Notes 

[1] Télévision Suisse Romande, le 21 octobre 2011.

Sylvia Cattori

Q - We Are The Plan