ILLETTRISME - EDUCATION
Citons quelques statistiques édifiantes:
bien que nous soyons dans la soi-disant ère de l'information, près d'un milliard sont encore illettré et donc, pratiquement privé de toute information. De ce fait, on peut prédire que les écarts entre les pays riches et les pays pauvres ne vont cesser de se creuser, accompagnés des bouleversements politiques concomitants. Le problème n'est en aucun cas limité aux régions technologiquement pauvres. Par exemple : environ trente millions d'adultes américains sont incapables de lire un manuel d'instructions ; un bon pourcentage de ceux-ci ont un niveau de lecture et d'écriture si faible qu'il ne leur permet d'accomplir que des tâches mineures. D'où l'on peut prévoir un leader du monde industriel se retrouvant avec une population active du niveau de celle du tiers-monde. En outre, lorsque l'on mesure les conséquences culturelles du fait que les générations montantes sont constituées d'illettrés, nous en arrivons à un scénario effrayant dans lequel l'ensemble des traditions écrites sera perdu, précipitant notre monde dans ce qui a été décrit comme un nouvel âge des ténèbres.
On pourrait citer davantage de choses. Plus de 80 pour 100 des jeunes délinquants sont illettrés, ce qui a amené un Centre de ressources éthiques à conclure : << La tragédie fondamentale de l'éducation américaine n'est pas que nous fabriquons des ignares mais que nous fabriquons des sauvages. >> Puis il y a aussi, bien sûr, tous les coûts de l'illettrisme en terme de perte de productivité,estimés aux Etats-Unis à des centaines de milliards de dollars. Si nous admettons les déclarations de l' UNESCO selon lesquelles l'illettrisme porterait atteinte à la compréhension interculturelle, le coût en vies humaines est incalculable.
Donc, oui, nous en sommes arrivés à imaginer le pire. Nous sommes également parvenus à une époque où l'illettrisme n'est plus seulement une question portant atteinte à la culture générale, c'est une question politique et c'en est une particulièrement brûlante. Elle a en outre donné naissance à toute une série de slogans, dont : << l'enfant défavorisé >>, << l'enfant dyslexique >> et << aucun élève laissé pour compte >>. Cependant, nous nous demandons encore : << Pourquoi Jonnhy ne peut-il pas lire ? >> Le débat sur la question des méthodes d'enseignement, des modalités d'examen et sur ce qu'il convient de faire de ceux qui échouent est incessant. Et puis nous arrivons à la plus trompeuse de toutes ces notions : << l'étiquetage psychologique. >> Ce n'est pas seulement << un autre aspect du problème >>. En fait, la totalité du déclin de la qualité de l'éducation occidentale au cours des cinquante dernières années est directement liée à l'intrusion des méthodes à base psychologique et psychiatrique dans les salles de classe.
Il y a beaucoup à dire sur le rôle de la psychiatrie dans la consommation de drogues à l'école, le taux de suicide chez les adolescents, et, en fin de compte, l'effritement de la volonté même d'apprendre. Mais pour l'instant, concentrons-nous sur la conséquence la plus visible : le spectacle peu réjouissant de l'élève du vingt et unième siècle.
Il a entre six et seize ans, âge auquel il a vraisemblablement déjà abandonné l'école.Il ne s'agit pas seulement de l'enfant américain ; c'est aussi l'enfant européen, asiatique et africain, quel que soit le pays, si l'on tient compte d'une estimation des Nations Unies selon laquelle un bon pourcentage de la population mondiale est à peine capable de lire un seul mot. Quoique que cela ne soit pas si facile à jauger, il est taciturne, maussade et froid. Sa tenue vestimentaire, quel que soit son coût, est souvent affligeante, littéralement inspirée par la tenue portée dans l'enceinte des prisons. Enfin en admettant que les apparences peuvent être trompeuses, force est de constater qu'il n'a jamais lu un livre de sa vie, que sa sphère intellectuelle très rudimentaire est façonnée par les jeux vidéos, les émissions télévisées, les films américains et les paroles des chanssons en vogue. En conséquence, il ne peut guère exprimer une idée originale.
A ce propos, le doyen William Allen Wilbur de l' Université George Washington dans une lettre écrite en 1936 : Le monde de cette confraternité est un monde de profonde quiétude et on ne trouve pas toujours le moyen de l'exprimer. Quand on y parvient, cela sort de la solitude et remue le coeur pour l'éternité. Il existe une exhortation de l'apôtre Paul qui convient à cette expression : << Etudiez pour être en paix. >>