lundi 8 septembre 2014
samedi 6 septembre 2014
LES ORIGINES DE LA VIE II
Ecologie Radicale Information:
Les Origines de la VIE (document 2)
(Colloque international de l’AEIS - 5 et 6 février 2014)
(synthèse partielle par Françoise DUTHEIL)
Conditions d’apparition de la Vie (suite)
La formation des éléments chimiques dans l’Univers
La théorie de la nucléosynthèse interstellaire a émergé au milieu du XXème siècle.
Les étoiles massives (plus que 10 masses solaires) synthétisent durant leur évolution les éléments lourds, du Carbone au Calcium, qu’elles éjectent dans le milieu interstellaire lors de leur explosion finale en supernova. Durant l’explosion, une grande quantité des isotopes du pic du Fer (du Titane au Zirconium) est également produite.
Les étoiles intermédiaires (de 2 à 10 masses solaires) produisent d’importantes quantités d’Hélium et certains isotopes (Carbone, Azote et Oxygène) ainsi que des isotopes plus lourds que le Fer. Les vents stellaires les expulsent dans le milieu interstellaire.
Les noyaux plus lourds que le Fer sont produits lors des explosions des étoiles massives par un processus à l’origine des noyaux naturels les plus lourds (Thorium et Uranium).
Des millions d’années plus tard, de la condensation des nuages de gaz interstellaires vont naître de nouvelles étoiles enrichies en éléments lourds, ainsi que des systèmes planétaires autour d’elles.
L’environnement terrestre de la Vie
Sur Terre le passage de la matière à la Vie se fit dans l’eau, il y a environ 4,4 milliards d’années, avec la chimie du Carbone et des molécules organiques capables d’autoreproduction et d’évolution.
On pourrait définir la Terre comme « une zone habitable avec de l’eau liquide ».
La Terre a hébergé de l’eau très tôt car elle avait la bonne taille et se trouvait à la bonne distance du Soleil.
[L’eau est une denrée rare des planètes du système solaire et la Terre a eu de la chance d’en recevoir suffisamment pour que la tectonique des plaques puisse devenir son régime géodynamique et que la Vie puisse s’y développer. Les planètes du système solaire sont en général très sèches, non qu’elles aient perdu de l’eau, mais plutôt parce que la température qui régnait à cet endroit de la nébuleuse ne permettait pas la condensation des éléments les plus volatils, tel que l’eau.
Bien après la formation de la Terre et l’impact géant qui a formé la Lune, des apports astéroïdaux ont compensé ce déficit de façon très inégale d’une planète à l’autre. L’eau est une substance qui ne doit son importance qu’à son faible poids moléculaire et sa volatilité permet d’appuyer l’hypothèse d’une origine exotique de l’eau dans une phase ultime qui a noyé la Terre : il s’agit d’une pluie de matériaux en provenance de petits astéroïdes chargés d’environ 20% d’eau.
La Lune est très appauvrie en éléments volatils (Hydrogène, Oxygène, Azote) et est considérée comme un astre sec.]
L’eau est indispensable à la Vie et a des vertus exceptionnelles dues à la densité du réseau de liaisons Hydrogène. Autrement, comparée au Carbone par exemple (0,094%) ou au Silicium, l’eau devrait être un gaz à la surface de la Terre.
Sur la Terre soumise à d’intenses bombardements de météorites, l’eau et le Carbone nécessaires à la Vie, ont pu être partiellement apportés par de gros astéroïdes. La première atmosphère était riche en gaz carbonique et en eau, pauvre en méthane ; le passage à des quantités importantes d’Oxygène est dû à l’action ultérieure de la matière vivante.
On a de bons arguments pour voir les premiers indices de la Vie dans des fossiles, édifiés par des bactéries anaérobies, il y a 3,5 milliards d’années, dans les premières roches sédimentaires, encore visibles aujourd’hui. Ainsi, la Vie est apparue « relativement vite » !
Un choix doit être fait entre les différentes hypothèses concernant le lieu où la Vie est apparue : dans les cheminées hydrothermales profondes (les bactéries dans les sources thermales ont le même code génétique que nous) ? Sur des surfaces minérales (argiles ou sulfures métalliques) servant de catalyseurs ? ou encore à partir d’une soupe primordiale « prébiotique » ?
Il n’y a pas aujourd’hui de réponse unique et satisfaisante. Parfois, on ne dépasse guère le Timée ! Nous sommes dans cette situation où la multiplication des événements improbables conduit à penser que leur explication est « hors de notre portée ». Il y a un abîme entre la complexité, déjà grande, d’un génome et celle de l’être vivant. Il faudrait, au minimum, avoir bâti une cellule origine et que celle-ci se reproduise dans un environnement nourricier favorable.
On peut étendre la question de l’origine de la Vie à toutes les planètes de l’Univers accessible : si on admet l’hypothèse optimiste que cet Univers – par nature fini - se compose (simples ordres de grandeur) de 10 12 galaxies de 1012 étoiles et qu’une étoile sur 10 est capable d’avoir une planète aux conditions favorables à la Vie, on ne multiplie la probabilité de l’apparition de la Vie dans l’Univers, par rapport à l’apparition sur la seule Terre, que par 10 12+12+1 = 1025 « seulement » ; ce n’est rien par rapport aux échelles de probabilité de 10 -200 envisagées !
Notons que même les probabilités les plus fantastiquement faibles, peuvent se réaliser lorsque l’on y introduit l’infini (qu’il s’agisse d’un Univers infini où d’une infinité d’Univers possibles).
Si l’apparition de la Vie sur terre est très improbable combien plus le serait son apparition répétée. Autrement dit : tous les êtres vivants, quelles que soient leurs espèces, descendent d’un ancêtre unique.
(L’idée que la Vie viendrait directement d’autres parties de l’Univers, où la Vie était déjà installée, relève de la science-fiction).
L’origine de la Vie proprement dite
Quelles que soient les probabilités, il y a eu un instant unique et il y a un consensus pour estimer que toutes les espèces actuelles partagent la même origine : il y a eu un premier être vivant sur la Terre. Il était forcément unicellulaire, se reproduisant par division cellulaire ; il possédait l’essentiel des protéines ribosomiques communes aux 3 classes successives : les bactéries, les archées et les eucaryotes ; son code génétique était voisin du nôtre.
Il marque la première divergence majeure – il y a 3,2 à 3,5 106 ans – dans la succession des êtres vivants, généralement considérée comme ayant fait se détacher les archées des bactéries, première forme de la Vie. Le « changement évolutif majeur » est le suivant : une bactérie unicellulaire se divise en deux, la nouvelle cellule est la base des archées. Ainsi, compte tenu de l’extrême improbabilité de ce processus, le concept théorique s’incarne en un individu unique !
Les premiers êtres vivants qui ont été repérés étaient déjà dotés de structures et de mécanismes complexes, mais essentiels et communs à toute leur descendance : il nous faut donc penser qu’ils étaient nécessaires à la Vie.
La Vie est constituée d’un ensemble de macromolécules géantes dites « protéines », contenant 20 acides aminés dont l’ordre est défini par une portion (que l’on nomme gêne) de molécule géante d’acide désoxyribonucléique (ADN).
C’est l’assemblage des 20 acides aminés qui constituent la biodiversité
Aujourd’hui, l’ARN simple brin est maintenant privilégié pour un « début » car, en plus du rôle de détenteur de l’information génétique qu’il partage avec l’ADN, il a aussi des propriétés de catalyse qui ont pu permettre l’apparition des premières protéines. On admet que ces protéines ont été produites sans intervention d’un code génétique, par la formation statistique de séquences peptidiques ; elles sont peu stables ; les mécanismes qui les ont produits sont obscurs.
L’ADN est représenté par une double hélice très mince dont la forme déroulée est celle d’une échelle. La division cellulaire est la séparation de 2 brins de la double hélice.
A chaque sucre de l’un des brins correspond une base adénine/ thymine / guanine / cytosine. Les échelons de l’échelle sont constitués d’une paire adénine/thymine, et d’une paire guanine/cytosine.
1 bactérie = 1,5 106 paires de base
1 Homme = 3,5 109 paires de base
Le groupement des bases 3 par 3 (triplet) constitue un code ternaire redondant qui est le « code génétique », définissant 1 aminoacide sur 20. Multiplié par 20, il forme une protéine qui se construit progressivement.
Le génome est l’ensemble des gênes. Toutes les cellules d’un même organisme ont le même ADN dans leur noyau.
Les gênes sont groupés en chromosomes qui se transmettent de génération en génération. Les enfants peuvent recevoir 23 paires de chromosomes du père x 23 chromosomes de la mère, soit 109 combinaisons possibles. Un couple de gênes est transmis au hasard de cette probabilité à l’enfant qui de ce fait est un être entièrement nouveau.
Les gênes sont groupés en chromosomes qui se transmettent de génération en génération. Les enfants peuvent recevoir 23 paires de chromosomes du père x 23 chromosomes de la mère, soit 109 combinaisons possibles. Un couple de gênes est transmis au hasard de cette probabilité à l’enfant qui de ce fait est un être entièrement nouveau.
La division cellulaire correspond à la séparation de deux brins de la double hélice ADN, entrainant la reconstruction, élément par élément, du brin complémentaire de chacun des deux brins. L’ADN se reproduit à l’identique : il s’agit d’une molécule autoreproductrice.
Il est impensable qu’une telle macro- molécule ait pu se former par l’assemblage fortuit d’atomes de Carbone, d’Hydrogène, d’Azote, d’Oxygène et de phosphore contenus dans l’océan primitif. D’où l’hypothèse d’une molécule d’autocatalyse dont le premier réplicateur serait né il y a 4 milliard d’années. Le réplicateur se serait entouré d’une membrane pour s’isoler de son environnement (car il y a eu compétition dans l’espace entre la protodestruction par les UV et la condensation). Une évolution darwinienne complexe aurait abouti aux bactéries et algues monocellulaires il y a 3 milliards d’années.
Le continuum depuis 4 milliards d’années serait donc le suivant :
- le monde ARN, précédant le monde ADN
* les viroïdes
* les virus, biomasse la plus importante des océans (8% du génome humain provient de virus et n’est donc pas hérité de nos ancêtres vertébrés)
* la lignée cellulaire et les protéines (régulées par une série de réseaux épigénétiques)
- le monde prébiotique qui correspond à une phase d’accumulation et annonce le couplage dans le monde pré-ARN compartimenté
- la sélection naturelle :
*ARN nu
*ARN compartimenté
*virus
* lignée cellulaire
* 1ère bactérie procaryote (1 seul compartiment)
* vie interstellaire
* cellules eucaryotes
Mais quelle serait l’origine des molécules et des fonctions biologiques ?
Hypothèse 1 : la soupe prébiotique (océan primitif)
Les briques du vivant se sont formées dans l’atmosphère et se sont déposées dans l’océan primitif (vésicules, vapeur d’eau + molécules) entrainant l’explosion d’acides aminés sous l’effet d’étincelles électriques. Elles peuvent provenir de météorites contenant des composés organiques solides ;
Hypothèse 2 : les surfaces minérales, argiles ou sulfures métalliques auraient participé à la production de molécules biochimiques-clés (exemples : les réactions sur les parois volcaniques sous-marines à -11.000 m, ou bien en surface tel que dans le parc de Yellowstone.
Ces Hypothèse, 1 ou 2, sont issues de la soupe primitive.
Le professeur Pierre JOLIOT conclut magistralement ce colloque en le qualifiant de « première étape d’un projet universel ». La suite : détecter une vie extraterrestre, sera le grand enjeu du XXIème siècle.
ANNEXE I
La Chronologie de l’Univers ( -15 109 ans)
On peut la résumer ainsi, de l ‘explosion d’une étoile au gêne :
- systèmes planétaires : - 4,6 109 années
- l’eau d’abord en phase vapeur autour de la Terre, se condense et forme les océans = - 4, 4 109 années
- la terre subit un dernier gigantesque cataclysme, déluge de météorites (22 000 cratères estimés) = - 3,9 109 années
- réactions des éléments pour former les briques du vivant (bases azotées, acides nucléiques) = - 3,8 à - 3,6 109 années
- bactéries procaryotes à un seul compartiment = - 3,6 109 années
- cellules eucaryotes = - 1,6 109 années
- organismes multicellulaires = - 600 106 années
L’explosion de la biodiversité résulte des bactéries de l’eau (algues bleues) qui piègent le Carbone du Calcium. La sexualité des bactéries conduit à l’échange de matériaux génétiques an quelques millions d’années.
Le monde de l’ARN (qui aurait précédé le monde de l’ADN) serait le suivant de par la sélection naturelle :
- ARN nu
- ARN compartimenté
- Les viroïdes
- La lignée cellulaire
- La 1ère bactérie procaryote (1 seul compartiment)
- La vie interstellaire
- Les cellules eucaryotes
ANNEXE II
Quelques Références des orateurs
- OZOU Cyrille, Ecole des HE en sciences sociales, Centre Alexandre Koyré, Paris
- BERTOUT Claude, Exoplanètes, Pour la Science, dossier n°64, juillet-septembre 2009
- YOUNG Eric, Astronomie, Pour la Science n° 401, mars 2011
- BRAHIC André, extrait de « de feu et de glace », Odile Jacob 2010
- BRAHIC André, « Les enfants du Soleil », Odile Jacob
- LE SERGENT d’HENDECOURT Louis, « de l’Astrochimie à l’Astrobiologie : pour une approche méthodologique » CNRS et SFE
- BRACK André, « de l’origine de la vie sur Terre à la vie dans l’Univers », chercheur au sein du CNRS, de l’ESA et de la NASA, 2012
- BRACK André, « la vie dans l’Univers : de la chimie à l’astronomie », Cahiers Clairaut Novembre 2011
- OLLIVIER Marc, « Exoplanètes et recherche de la vie », Astronome à l’Institut d’Astrophysique Spatiale d’Orsay, 2012
- ENCRENAZ Thérèse, « du système solaire aux systèmes planétaires », Directrice de Recherche émérite au CNRS, 2013
- DERENNE Sylvie, « preuve moléculaire d’existence de la vie dans le dépôt siliceux vieux de 3,5 milliards d’années de Warrawoona », Earth and planetary Science Letter 272 (2008)
- BEN AMAR Martine, « morphogénèse et embryogénèse », professeur à l’Université Pierre et Marie Curie-Paris 6
- STAHL Alain, « Science et philosophie », 2013
- GUERIN Maryvonne, « les molécules interstellaires : de merveilleux outils », Laboratoire de Radioastronomie du LERMA (ENS)
Françoise DUTHEIL
mardi 2 septembre 2014
LES ORIGINES DE LA VIE I
l'Origine de la Vie
Vous trouverez ci-dessous une synthèse partielle du Colloque international tenu les 5 et 6 février 2014 par l’Académie Européenne Interdisciplinaire des Sciences (AEIS) à l’Institut Raymond Poincaré à Paris.
- le document 1 ci-après concerne la formation des systèmes stellaires et planétaires
- le document 2 qui suivra concerne les conditions d’apparition de la Vie
Françoise DUTHEIL
Formation des systèmes stellaires et planétaires (document 1)
(Colloque international de l’AEIS - 5 et 6 février 2014)
(synthèse partielle par Françoise DUTHEIL)
Pour comprendre la notion d’ « origine », il faut sans doute en premier lieu la séparer du « commencement ». C’est cette ambiguïté que le philosophe Karl JASPER a perçue et veut écarter quand il précise [1] la distinction entre l’origine et le commencement. Parlant de la philosophie, il dit que son commencement s’inscrit dans le temps. C’est le début d’un processus historique, ce qui n’est pas le cas de son origine qui est la fontaine d’où surgit constamment l’impulsion à philosopher. En confondant l’origine et le commencement, on identifie le fondement et le fondé, le principe et le phénomène.
L’idée du commencement entre en fait en conflit avec l’idée de l’infinité du monde dans le temps et dans l’espace, qui est une idée pure; et ce conflit est assoiffé de démonstration. L’idée d’un monde infini prétend connaître cette cause infinie qui lui échappe pourtant : dater la Vie, est-ce connaître son origine ?
L’étude de nos origines est reconnue comme l’un des plus grands défis scientifiques du XXIème siècle, et combine de nombreux aspects de la connaissance scientifique :
- quelle succession d’événements a conduit à la formation des planètes ?
- quels processus ont permis l’apparition de la vie sur notre Terre ?
- existe-t-il d’autres systèmes sur lesquels une forme de vie pourrait se développer ?
Depuis la découverte en 1995 de la première planète extrasolaire, de nombreuses autres exoplanètes (plus d’un millier) ont été trouvées dans des configurations qui soulèvent de nouvelles questions sur la formation des systèmes planétaires. De plus, les missions spatiales de ces dernières années ont permis de mieux comprendre la formation du système solaire. Alors que la Vie sur Terre se révèle d’une extraordinaire diversité, les progrès récents en « astrobiologie » permettent d’envisager la recherche d’indices de la présence de la Vie sur des exoplanètes comparables à la Terre, d’ici une ou deux décennies.
Les étoiles naissent de l’effondrement d’un nuage de gaz et de poussières
Le ballet céleste des corps du système solaire paraît étrangement ordonné et Pierre Simon Laplace [2] le notait déjà en 1796. Comment expliquer une telle coordination entre des dizaines de corps distants de centaines de millions de kilomètres ?
Une étoile et son disque compagnon, naissent (classe 1) dans des systèmes denses d’une nébuleuse de gaz et de poussière flottant dans l’espace, en rotation sur eux-mêmes. Cette poussière est-elle la matière primordiale, à peine altérée depuis le Big-Bang ?
Si une petite région du nuage – nommée cœur – est suffisamment froide et dense, sa propre gravité l’emporte sur la pression du gaz et il commence à s’effondrer sous son propre poids (classe 2). Le cœur devient de plus en plus dense et chaud. Une étoile de classe 3 atteint la température de fusion de l’hydrogène en hélium. La chaleur dégagée par la fusion augmente la pression, laquelle s’oppose à l’effondrement. Une partie de la matière forme l’étoile, (on parle d’étoiles naines qui représentent l’immense majorité des étoiles et incluent le Soleil) tandis que le reste s’accumule par accrétion dans le disque protoplanétaire.
Un champ magnétique faible est présent partout.
Parallèlement, deux jets symétriques de matière sont émis par les pôles à quelques dizaines de kilomètres par seconde. Ces jets s’étendent sur des distances considérables, jusqu’à plusieurs années-lumière de l’étoile dont ils sont émis, contribuant à entretenir la turbulence du nuage moléculaire.
Au bout d’une moyenne de 2 millions d’années, la nouvelle étoile, désormais visible, s’installe dans un équilibre dynamique qui peut durer des millions à des milliards d’années.
A noter que seul un tiers de la masse d’un nuage se retrouve dans la nouvelle étoile. Le reste se perd dans l’espace.
Si vous regardez le ciel par une nuit bien noire, vous pouvez voir la trainée de lumière diffuse de la Voie Lactée. Elle est interrompue par des zones sombres : ce sont des nuages interstellaires dont les particules de poussière interceptent la lumière des étoiles et les rendent opaques à notre vision. C’est dans ces nuages de poussière que naissent les étoiles, phénomène donc caché depuis la Terre.
Les étoiles massives sont rares et ne vivent pas longtemps, mais elles jouent un rôle très important dans l’évolution des galaxies. Elles injectent de l’énergie dans le milieu interstellaire à la fois par leur rayonnement et par le flot de matière qu’elles éjectent. A la fin de leur vie, elles explosent en supernovae, restituant de la matière enrichie en éléments lourds. La Voie Lactée est criblée de bulles et de vestiges de supernovae crées par ces étoiles.
En effet au départ, le gaz se trouve sous forme d’atomes, car le rayonnement énergétique des étoiles casse aussitôt les molécules. Il est diffus, avec environ 1 atome d’hydrogène par cm3. Nouvelle étape : en se refroidissant le gaz se condense néanmoins en nuages, comme la vapeur d’eau le fait dans notre atmosphère. Ce faisant, il libère de l’énergie. Le milieu étant très peu dense, cette énergie ne peut être évacuée par collisions ; le moyen est l’excitation et la réémission dans l’infrarouge lointain de certains éléments tels le Carbone ionisé à des longueurs d’ondes auxquelles l’atmosphère terrestre est opaque (158 micromètres).
A mesure que les nuages se refroidissent, ils deviennent plus denses. Quand ils atteignent environ 1000 atomes par cm3, ils sont assez épais pour bloquer le rayonnement ultraviolet énergétique des étoiles environnantes. Les atomes d’hydrogène peuvent alors se recombiner et former des molécules.
Ces nuages turbulents dits « moléculaires » contiennent des composés allant de l’Hydrogène moléculaire aux molécules organiques qui auraient pu jouer un rôle dans l’apparition de la Vie sur Terre. Mais au-delà de ces étapes, la piste s’efface.
Chacune de ces découvertes pose encore question aux astrophysiciens, telle : d’où viennent les nébuleuses gazeuses à l’avènement de l’étoile ? D’un mélange de matériaux produits lors du Big-bang ? C’est l’éternel débat de l’inné et de l’acquis…à l’échelle cosmique ! Tant qu’ils ne le comprendront pas, les astronomes ne peuvent pas espérer expliquer l’existence » de planètes dans d’autres systèmes stellaires.
La Formation des Planètes et du système solaire
Les astronomes ne se sont mis d’accord que vers les années 1980 sur les grandes étapes de la formation des planètes : une nébulosité s’est isolée dans le milieu interstellaire et s’est effondrée sur elle-même. Le centre a donné naissance au Soleil et un disque est apparu dans le plan équatorial du Soleil. Ce jeune Soleil a commencé sa vie en se contractant, jusqu’à sa taille actuelle. Il était alors si chaud que le disque était initialement à l’état gazeux.
Au moment où les réactions thermodynamiques de fusion de l’Hydrogène en Hélium ont démarré, le Soleil avait alors acquis une source d’énergie pour des milliards d’années, mais il était plus froid que lors de l’étape précédente. Le gaz refroidi s’est alors solidifié en grains d’une taille de quelques microns à quelques millimètres. Dans ce disque de grains issu du disque gazeux, des instabilités d’une taille d’environ 500 mètres sont alors apparues pour former des planétésimaux qui ont subi de très nombreuses collisions mutuelles. Quand elles étaient violentes, les planétésimaux ont été brisés en morceaux. Quand elles étaient douces, ils se sont rassemblés pour former des corps plus gros. Cette succession de fragmentations et d’accrétions a fait apparaître un disque d’embryons qui a succédé au disque de planétésimaux. Ces embryons ont typiquement une taille de l’ordre de quelques centaines de kilomètres. Les interactions et les collisions entre tous ces embryons ont conduit aux disques des 8 planètes que nous connaissons aujourd’hui.
Ce mécanisme a donc été très efficace pour former les 4 planètes telluriques que sont Mercure, Vénus, la Terre et Mars.
Il est très différent pour les 4 planètes géantes : Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Elles sont entourées d’anneaux et de nombreux satellites. Situées loin du Soleil, elles baignaient dans un gaz d’Hydrogène et d’Hélium, qui représente 99% de la masse du milieu interstellaire.
En effet, les éléments les plus légers comme l’Hydrogène et l’Hélium sont animés de mouvements d’agitation d’autant plus rapides que la température est plus élevée. C’est ainsi que les molécules d’Azote et d’Oxygène que vous respirez à l’instant s’agitent à 1800 km/h dans l’air qui vous entoure. Elles filent à des vitesses supersoniques.
Quand on s’approche du Soleil, la température augmente et les éléments légers (près du Soleil, quelques centaines de degrés Kelvin) se sont évadés avant même que les planètes n’aient été formées. Comme 99% de la nébuleuse primitive était composée d’Hydrogène et d’Hélium, les planètes les plus proches du Soleil se sont formées à partir de résidus et leur masse est beaucoup plus faible que celle des géantes. Elles ont été fabriquées à partir d’éléments plus lourds tels que le Silicium, le Carbone, l’Aluminium, le Calcium, le Magnésium, le Fer et d’autres qui, combinés avec l’Oxygène, forment les minéraux et les roches.
Il n’y a pas d’anneau autour de la Terre, tout simplement parce qu’il n’y avait pas suffisamment de matériau disponible autour d’elle.
Les planètes terrestres, qui n’ont ni Hydrogène ni Hélium, ni anneau, ni systèmes de satellites, pourraient nous paraitre comme de pauvres débris peu intéressants si nous n’habitions l’une d’entre elles : la TERRE.
Les planètes géantes ont été formées loin du Soleil, et les très basses températures (de -240 à -150° Celsius), n’ont pas permis aux gaz légers de s’évader. La composition des planètes est alors proche de celle de la nébuleuse de gaz primitive qui est l’ancêtre commun du Soleil et des planètes. Contrairement à la Terre, elles ont conservé toutes les glaces et tous les gaz légers initialement présents. Elles sont gazeuses et on ne rencontre pas de croute solide.
Les planètes telluriques, situées dans la chaleur du jeune Soleil, n’ont pas rencontré de gaz et ont une croute solide. Elles ont été assemblées à partir d’un matériau beaucoup moins abondant. Après des débuts agités, un monde harmonieux a pu apparaître.
La Formation de la Terre
La plus grosse des planètes telluriques est la Terre, avec un rayon de 6.378 km, énorme à l’échelle humaine, mais pourtant dix fois plus petite que Jupiter et 100 fois plus petite que le Soleil.
Si la Terre a cette position, cette masse et ce mouvement, et si la VIE a pu s’y développer, c’est grâce à la plus grosse planète, Jupiter, car il semble que Jupiter ait été formé en premier dans la genèse des autres planètes.
La Terre, probablement issue (avec la Lune) de la collision de deux planètes dans une catastrophe majeure, s’est solidifiée il y a 4,4 milliards d’années.
En effet, à environ 800 millions d’années après sa naissance, toutes les planètes et les satellites ont été criblés par une multitude de projectiles de toutes tailles. La Lune en garde encore de nombreuses cicatrices qui ont permis de dater l’événement. Cet épisode, appelé le « Grand Bombardement tardif », est contemporain de l’apparition de la VIE sur Terre. Certains pensent même que ce bombardement a joué un rôle important en y apportant du matériau indispensable à la Vie en fragilisant la croûte terrestre, et en permettant le démarrage de la dérive des continents.
La théorie la plus reconnue aujourd’hui, d’après un scénario de collision, est qu’un corps de la taille de Mars aurait heurté la Terre, projeté des débris aux alentours, qui se seraient ensuite assemblés pour former la Lune.
… à suivre document 2 : les conditions d’apparition de la Vie…
Françoise DUTHEIL
samedi 30 août 2014
vendredi 23 mai 2014
POEME A MA PETITE FILLE
A ma petite fille Ainhoa
Petit être source de joie, tu es un magnifique cadeau de la vie, comme un magnifique printemps venant illuminer nos vies. Je te dédie ce poème pour te montrer tout l'amour que je te porte.
Ange arrive dans nos vies
Petite fille magnifique
Etre parfait et sublime
Tout n'est que bonheur
Immense joie et gaieté depuis
Ton arrivée parmi nous
Enfant prodige tant attendu
Formidable allégresse
Intense tendresse ressentie
L'amour d'un grand-père
Le lien filial qui nous unis
Eternité de ces sentiments.
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